Big time name dropping #03 / Le mur des Coulisses

À partir de là, la liste grandit: Sting, Joe Cocker, Dylan, Phil Collins, Johnny Cash. Lorsque vous croisez une de ces superstars en coulisses, il y a des règles, certaines tacites, certaines implicites, certaines inventées et d’autres tout simplement stupides. Avec Dylan, il nous était strictement recommandé de ne pas le regarder dans les yeux. Je me souviens donc très bien du fin grain de la peinture du couloir du casino de Montreux, qu’il fut jugé comme approprié de regarder avec désinvolture lorsque Bob était dans les parages. Je trouve toujours cela un peu bête aujourd’hui, mais je peux comprendre le fardeau d’être considéré comme une divinité, avec tous les liquides divers maladroitement renversés sur vos chaussures et les conneries sans limites, du genre «je suis ici parce que j’ai des choses super importantes à faire sur votre chemin » qu’inventent les gens lorsqu’il y a une légende à proximité…

La règle tacite numéro un des professionnels du spectacle est cependant simple à appliquer: tout le monde est humain et identique, vous vous adressez donc normalement à n’importe qui, qu’il soit célèbre ou non. La clé ici c’est normalement… Cela signifie simplement dire bonjour à qui que ce soit que vous rencontriez dans ces recoins distants que sont les coulisses d’un spectacle, que ce soit une légende de la guitare ou un aide de scène. Si quelqu’un s’approche du réfrigérateur ou de la machine à café, les règles basiques du quotidien s’appliquent, vous proposez une bière si vous atteignez le réfrigérateur en premier, vous déclenchez la machine à café pour le prochain gars qui attend, si vous en avez envie. Rien que de l’ordinaire. Et vous passez le café au technicien ou à Sting, avec la même sobriété, le même «voilà», le même sourire distant et désinvolte. Tout en tentant désespérément de ne pas remarquer qui est là, ni secouer, ni renverser quoi que ce soit sur la tenue de scène immaculée…

Cette règle implique également de ne pas se vanter de ses conneries, de ne pas demander d’autographes… et de ne pas remettre de démos, de toute évidence. Tout comme vous le feriez naturellement lorsque vous vous adressez à un aide de scène.

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