Big time name dropping #01 / Presque Woodstock

Pas d’enfants, pas de petits-enfants, bien trop occupé à m’occuper de trucs liés au son. C’est fascinant. D’une manière ou d’une autre, le monde, le show-business, la musique, les humains dans leur ensemble sont bien plus passionnants qu’un modeste souci de descendance. Il s’agit de la planète, de l’univers, de l’humanité, de tout ce que nous sommes censés faire ici, de bien-être, que les gens puissent mieux vivre. D’une certaine manière, cela cadre bien avec ma pensée en arborescence. Nous y viendrons.

Maintenant, à propos de “Big time name dropping” précisément: Sur le moment, en vrai je n’y avais pas prêté beaucoup d’attention, mais avec un peu de recul, c’est énorme:

Albert Collins, Johnny Winter, Ry Cooder, Melanie et Richie Havens, à l’exception de quelques membres du club des 27, décédés par inadvertance à 27 ans, la liste des personnes avec qui j’étais sur scène au début de ma carrière se lit comme l’affiche de Woodstock. J’aime à me souvenir de tous ces gens comme mes propres fées personnelles. Adolescent sur scène, je n’avais pas grand chose à faire, connecter quelques guitares, ce genre de choses, mais n’étais-je pas là au plus proche possible du paradis de la guitare? Albert Collins était très gentil et amical, il avait un très très long rouleau de câble pour sa guitare, ce qui lui permettait de se promener dans le public tout en jouant, avant même que la transmission sans fil pour instruments ne soit inventée. Et j’étais responsable de CE câble. En y réfléchissant, cela montre aussi le degré zéro de la pollution par fréquences radio dans l’air des 70s, parce que cela fonctionnait. Nous pouvions parfaitement entendre la Fender Telecaster d’Albert alors qu’il arpentait la foule. Essayez ça aujourd’hui, à moins que vous ne vous trouviez dans un endroit parfaitement éloigné de toute source de civilisation, comme le désert Gibson, et peut-être même là, vous pouvez oublier d’avoir un câble de guitare de 50 mètres avec une Fender Telecaster blonde; à eux deux ils capteraient à peu près tous les bruits de GSM, GPS, ILS de Wifi ou de 5G. D’ailleurs, c’est drôle, cet événement avait lieu juste au bout de la piste d’atterrissage de l’aéroport de Genève dans un festival et même là, le son de Telecaster était impeccable, à l’exception des belles saturations du Fender Twin bien sûr …

Ry Cooder me semblait quant à lui être un jeune premier, car alors Albert Collins était sympa et pré-retraité déjà, que Richie Heavens schreddait sa Martin acoustique et que Johnny Winter se focalisait sur les aspects bruyants, sauvages, blonds et presque aveugle de sa personnalité légendaire, Ry avait apporté deux flight-cases 19 pouces jaunes & brillants, remplis d’électronique pour brancher sa guitare. Une sorte de kit pré the Edge / pré U2, la taille d’un gros réfrigérateur en moins… Des delays, des réverbérations, des chorus, des pitch shifters, peu importe, mais c’était fabuleux! Ce qui me plaisait probablement le plus, c’était peut-être le fait que tout ce matériel électronique l’obligeait à jouer lentement…

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Vers BTND #02

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